A propos – contact

born in 1979 in Paris
live and work in Geneva
richardlequellec(at)gmail.com

Mon travail s’est construit au travers d’une réflexion avec l’objet et par l’objet, sur celui-ci et sur notre manière de le concevoir, le percevoir et de l’utiliser. En ceci, ma démarche plastique recoupe certains aspects du travail d’artistes tels que Meret Oppenheim, Wim Delvoye, Bless, et plus récemment du collectif Buysellf et du collectif de designers Atypyk. L’approche est sensiblement la même que celle d’un designer, dans le sens où celui-ci s’interroge sur la fonction d’un objet, sur son dénominateur commun avec les objets ayant des analogies, et développe, par des associations d’idées, de nouvelles formes et de nouveaux sens. La seule différence tient dans le fait qu’ici, la démarche ne s’attache pas à produire des objets fonctionnels, mais des objets réflexifs ; ils sont le fruit d’une mutation, qui parasite leur perception et leur sens.

« La question est de savoir comment les objets sont vécus, à quels besoins autres que fonctionnels ils répondent, quelles structures mentales s’enchevêtrent avec les structures fonctionnelles et s’y contredisent, sur quel système culturel, infra- ou transculturel, est fondée leur quotidienneté vécue. Tels sont les questions posées ici. Il ne s’agit donc pas des objets définis selon leur fonction, ou selon les classes dans lesquelles on pourrait les subdiviser pour les commodités de l’analyse, mais des processus par lesquels les gens entrent en relation avec eux et de la systématique des conduites et des relations humaines qui en résultent. »

*Jean Baudrillard, Le système des objets, Ed Gallimard, 1968.

 

Les objets sont, au même titre que les êtres vivants, sujets à l’évolution via une sélection « naturelle ». Ils sont, de prime abord, la représentation physique de leur définition ; comme nous le dit Baudrillard, « L’objet est symbole, non pas de quelque instance ou valeur extérieure, mais d’abord de toute la série d’objets dont il est le terme. », mais au-delà de l’évolution de leur utilisation –donc de leur définition-, ils se chargent au travers des époques, de connotations liées à leur perception, leur image, Ils acquièrent une personnalité.

C’est donc au travers de ses différents niveaux de lecture, -et par une approche quasi-scientifique qui consiste à additionner ou soustraire- que se forme ces objets composés. Via leurs significations ambiguës, ces objets invitent à une forme d’analyse de notre rapport subjectif à leurs pairs.

 

 

 

En 2007, une vague de répréssion sans précédent s’abat sur les squats genevois, Le légendaire Rhino est fermé après 22 ans d’activité, puis la Tour et l’Arquebuse où l’artiste vivait.

L’année suivante, c’était au tour d’artamis de fermer ces portes, un village alternatif de 25’000m2 au coeur de la ville, dévolu à l’art et à la culture, dans ce qu’elle a de plus fou, de plus beau et de plus sombre.

A ce moment j’ai fait le choix de m’impliquer dans des groupes de lobby culturels, l’UECA*, de sa création jusqu’en 2011  et le RAAC**, plus spécifiquement dans le groupe culture et urbanisme, de 2008 à 2012.

En 2008, j’ai mis en place avec Stefan Press ce qui deviendra le collectif et association Lapsrejoins en 2010 par Madeleine Amsler puis en 2011 par Matthias Solenthaler. En 2012, Madeleine Amsler et moi avons fondé une résidence d’artistes et de chercheurs dans les domaines culturels à Genève : Embassy of Foreign Artists. 

En 2015 Je participe à la création de la première Biennale des espaces d’art indépendants de Genève et en suit coordinateur avec Séverin Gelpa, Jérôme Massard, Carôle Rigaut et Fredéric Post. Le même groupe assure la coordination pour l’édition de 2017.

En 2016 Je participe à la création d’une coopérative pour les lieux culturels nommée Ressources Urbaines qui a pour but de proposer aux artistes, artisans, créatrices et créateurs du canton de Genève des espaces de travail, d’échange et de diffusion artistiques à des prix abordables. Par un travail de veille foncière, de sensibilisation, aussi bien des propriétaires que des pouvoirs publics, et par le développement de projets concrets, Ressources Urbaines se donne pour objectif de constituer progressivement à Genève, un parc d’ateliers et de lieux dédiés aux pratiques artistiques et culturelles.

En 2016, Je fonde culturclub.ch, une organisation a vocation culturel qui agit comme une entité tierce afin d’améliorer et de développer les relations entres différents partenaires (notamment avec la Suisse alémanique) dans la production et la diffusion artistique. Pour ce faire, elle met en place des programmes d’échange, des plateformes de rencontres, des outils de promotion et de diffusion. La définition et la mise en place de ces outils se fait en collaboration avec les partenaires impliqués afin de définir les besoins et les attentes des partenaires ou par le biais de projet pilote.

 

J’ai cru pendant un moment que je mettais de côté ma pratique artistique pour m’impliquer dans des projets plus sociaux. Pourtant des projets comme culturclub (mais aussi EoFA et Ressources Urbaines) sollicitent ma créativité et me permettent de créer des actions qui auront une influence directe sur l’environnement artistique et culturel qui m’entoure. Ils me permettent aussi de rencontrer et d’interagir avec mes pairs ce qui est souvent plus compliqué dans une production artistique traditionnelle. C’est aussi que la créativité n’est plus indispensable aux artistes du XXIéme siècle et par conséquent cette compétence créative ressort ailleurs, dans des espaces plus flous au confluent de pratique politique et sociale et s’immisce dans des domaines qui ont trop longtemps été considérés comme des prérogatives des pouvoirs publics. Mon travail a donc évolué vers des champs nouveaux, ou nous sommes une poignée de pionniers à réfléchir et à construire les espaces de productions et de diffusions de demain.

 

 

*UECA : union des espaces culturels autogérés (association fantomatique depuis 2012)

**RAAC : Rassemblement des artistes et acteurs culturels (association dissoute en 2015)